
Vous connaissiez Harley Quinn ? Stepfan Sejic vous la fera redécouvrir ! Une femme, avec ses erreurs, ses faiblesses, son intelligence. De brillante psychologue à criminelle, il n’y a qu’un pas !
Harleen Quinzel est une jeune psychologue, tentant de se faire une place en présentant une nouvelle étude qu’elle compte bien menée. Cette dernière souhaite analyser les profils des criminels d’Arkham, afin de prouver que le mal peut se guérir avec une thérapie adaptée. Harley finit par décrocher son poste, et mène son étude sans encombres, jusqu’à tomber sur Monsieur J, un homme aux cheveux verts, à la carrière d’humoriste raté. Elle devient totalement dépendante de lui, vouant une vraie passion à son égard, et brisant de plus en plus la distance entre docteur et patient …
Enfin le retour d’une vraie Harley !
Disons-le, je n’arrive plus à apprécier le personnage d’Harley Quinn. Je reconnais que l’idée d’origine était intéressante et originale : une femme reprenant la symbolique du arlequin, amoureuse du Joker et complice dans ses crimes. Sa création et son apparition était inattendue ! Mais voilà, l’essence du personnage a été écrasé par Hollywood qui a voulu en faire un bête comic-relief, à la plastique parfaite dans des tenues toujours plus légers. Exit aussi sa relation avec le Joker, où on passe d’un véritable syndrome de Stockholm (ce qui est ironique pour une psychologue) à une amourette banale. Tout ça pour dire, je n’aime pas la Harley Quinn moderne, celle qu’on veut nous vendre, celle qu’on voit dans les films, celle qui a quitté son costume d’arlequin pour un mini-short. Heureusement, ici ce n’est pas le cas, on renoue avec la conception originale de ce personnage.

J’aime cette idée qu’on se concentre beaucoup sur la professionnelle (après tout, le comic s’appelle Harleen, par Harley Quinn), celle qui cherche à se faire une place dans le milieu médicale. Harleen doit s’imposer dans un secteur où rumeurs et misogynie sont bien présentes. Elle connaît des hauts, des bas, comme tout un chacun. Je crois que c’est une des rares où elle est même présentée comme intelligente, réfléchie et patiente ! Si l’on ne connaissait pas la finalité de cette femme, on pourrait même croire la véracité de sa thèse et envisager une réussite pour cette dernière. Stepfan Sejic a réussi a donné bien plus de relief et de personnalité, en dehors même de son passage en criminelle. Sa relation avec le Joker est aussi un délice. Non seulement on ressent la manipulation, le jeu de pouvoir et le renversement des rôles qui s’opère entre les deux, mais l’auteur y apporte une vraie vision novatrice. Plus que de mettre en scène un syndrome de Stockholm, c’est une relation de domination et de soumission qui tourne mal.

Le dessin n’est vraiment pas en reste non plus ! Si vous êtes familier à Stepfan Sejic, alors vous savez déjà qu’il dessine bien les femmes. Il les rend élégantes, sans être vulgaires. Mêmes les personnages masculins ont de la prestance, et dessiner dans des postures différentes de ce qu’on avait eu l’habitude de voir jusqu’alors. Les personnages ont une vraie âme et il est plaisant de voir comment il peut les mettre en scène. Certaines pages sont assez inspirantes, originales dans la manière de d’introduire les personnalités de Gotham : que ce soit Batman dans son face-à-face avec Harleen, les prisonnier d’Arkham, ou même Harley Quinn dans sa métamorphose totale.
Comme souvent quand il est question de comics, on peut se poser la question “Est-ce que je peux le lire alors que je ne connais pas trop l’univers de Batman ?”. Pour moi, il n’y a pas forcément besoin d’avoir lu toutes les aventures de Batman. Si vous avez vu les films Suicide Squad ou Birds of Prey par exemple, pas de soucis à se faire ! Ce numéro reste assez abordable, même si vous n’avez que peu de connaissance. On pourrait presque le prendre comme une histoire à part entière, tant il y a peu de référence à d’autres moments marquants dans Gotham City. Et puis disons-le, Batman est suffisamment populaire pour qu’on en sache plus qu’on ne le pense sur sa mythologie. Et si vraiment vous avez peur de ne pas tout comprendre, alors vous pouvez commencer par lire Mad Love, avec la première apparition d’Harley Quinn !
Vous l’aurez deviné, c’était une bonne pioche pour moi ! Un one-shot bien mené, intéressant, reconnecté à ses origines, je suis ravie de voir qu’Harley peut encore inspirer des auteurs.